COWBOY: Riva Project: Brussels
Past exhibition
Overview
Riva Project presents an exhibition bringing together different media centered on the mythic figure of the cowboy in contemporary art. The exhibition is conceived as a dialogue between works and artists who engage with references to the Western. Art historian Pierre-Yves Desaive collaborates with the collection on this exhibition.
The exhibition offers a reflection on the figure of the cowboy, taking as its point of departure the work of Cécile Defforey. A recurring element in her practice, the artist reproduces the cowboy figure in free compositions that give rise to reinterpretation and testify to the persistence of the myth of the Wild West in contemporary art. The exhibition proposes a dialogue of contemporary works around this figure, which evokes countless legends and the vast, untamed landscapes of the American West. The cowboy calls upon an imaginary that blends freedom, power, mobility, and a desire for justice. The figure of the cowboy emerges very early in literature as a defender of widows and orphans.
Press release
Charles Riva Collection
COMMUNIQUE DE PRESSE
COWBOY
Riva Project - rue de Tenbosch 124, 1050 Bruxelles
Edward S.Curtis, Cécile Defforey, Toiletpaper (Maurizio Cattelan & Pierpaoli Ferrari), Malcolm Morley, Richard Prince, Hannes Schmid, Andres Serrano
Du 20 avril 2017 au 8 juillet 2017
Riva Project présente une exposition réunissant différent medium autour de la
figure mythique du Cowboy dans l’art contemporain. L’exposition est imaginée
sous la forme d’une proposition entre œuvres et artistes qui traitent de la
référence au western. Pierre-Yves Desaive, historien de l’art, collabore avec la collection pour cette exposition.
L’exposition propose une réflexion sur la figure du cowboy en prenant comme point de
départ le travail de Cécile Defforey. Elément récurrent de son travail, l’artiste, reproduit la figure du cowboy dans des compositions libres qui donnent lieu à une réinterprétation et témoigne de la persistance du mythe de l’Ouest sauvage dans l’art contemporain. L’exposition propose un dialogue d’œuvres contemporaines autour de cette figure qui évoque d’innombrables légendes et les étendues sauvages du grand Ouest. Le cowboy fait appel à un imaginaire qui mêle liberté, puissance, mobilité et le désir de justice. La figure du cowboy émerge très tôt dans la littérature comme défenseur de la veuve et de l’orphelin.
Cette dimension se retrouve de façon dynamique dans la peinture et la photographie en mettant en scène ses qualités mais aussi en laissant place à l’environnement dans lequel il se déplace : des paysages vierges. Les œuvres d’Edward S.Curtis qui révèlent le caractère des tribus indiennes ou encore la photographie spectaculaire d’Andres Serrano entrent en résonnance avec le cowboy contemporain d’Hannes Schmid. Les protagonistes se rencontrent dans un décor suggéré avec humour par la collaboration de Maurizio Cattelan et le groupe Toiletpaper: un cactus vert et deux œufs. L’univers Western et la tension qui anime cowboy et indiens sont révélés dans une œuvre de Malcolm Morley. L’œuvre contraste avec la figure apaisée du cowboy peint par Cécile Defforey.
La référence au Western conserve une actualité et une vitalité renouvelée dans le champ de l’art comme l’exposition le révèle à travers une sélection qui témoigne d’un mythe intégré dans la fibre culturelle contemporaine.
Moteur économique de l’industrie hollywoodienne dès ses débuts, le western continue
d’inspirer quantité de jeunes (et de moins jeunes) réalisateurs, témoignant de l’influence toujours renouvelée du mythe du grand Ouest américain sur la culture populaire. Que ce soit Tarantino avec son huis clos sanglant (The Hateful Eight) ou Iñárritu et son ode aux espaces sauvages (The Revenant), le cinéma, mais aussi la littérature et les arts plastiques, n’en finissent pas d’explorer un genre aux innombrables facettes. Toutefois, la particularité du western est de polariser l’action autour d’un nombre très restreint de personnages, parmi lesquels ressortent tout naturellement la figure du cowboy et celle de l’Indien. Singulièrement, les ennemis d’hier deviennent souvent unis dans la déchéance qui les frappent au fur et à mesure que s’amenuisent les grands espaces libres, et qu’ils doivent adapter leur mode de vie d’hier à la société contemporaine (Powwow Highway, Macadam Cowboy, Homeboy, …).
Mais les mythes ont la vie dure, et celui incarné par le cowboy continue d’inspirer d’innombrables artistes dans tous les champs de la création. Cette exposition s’est montée autour de la série des Cowboys de Cécile Defforey, à laquelle elle consacre l’essentiel de son travail depuis plusieurs années. Peignant au départ de photographies ou d’images tirées de films, elle s’affranchit toutefois rapidement de sa source pour tenter de montrer l’indicible derrière son modèle. Mêlant différentes techniques sur un papier brun qui transparaît sous la matière (quand il n’est pas utilisé comme teinte de fond), l’artiste crée des compositions aux couleurs douces qui contrastent avec l’image de virilité généralement associée à son sujet. Ses cowboys adoptent souvent la même position, à la fois hiératique et souple, tels des danseurs figés dans leur mouvement. Cécile Defforey, les décrit comme « frivoles et narcissiques », à la fois flamboyants et nostalgiques, des idoles à l’image de notre société où le paraître a pris le pas sur l’être. Leurs modèles sont davantage les mannequins des défilés de mode que John Wayne ou Lee Marvin. Le décor n’a rien d’anodin : tandis que la nature évoque le cycle sans fin des saisons, les cowboys sont, au contraire, appelés à disparaître. Et ils le savent – d’où peut-être leur attitude boudeuse…
Autour d’eux sont convoquées différentes œuvres qui témoignent de l’attrait d’artistes
très divers pour l’imaginaire qui entoure la figure du cowboy et de l’Indien. Le portrait de Jack Rainmaker (1995) par Andres Serrano est tiré de sa célèbre série American
Indians. L’artiste, qui a traité le thème à plusieurs reprises (Cowboys and Indians, 2001), magnifie ici les traditions d’un peuple décimé au nom de la conquête de l’Ouest. C’est cette population en voie de disparition que Edward S. Curtis entreprit de documenter à l’aide de la photographie, dans une démarche à la fois anthropologique et artistique. Il est aussi question de combat avec The Alamo (2015), un tableau dans lequel Malcolm Morley ramène un épisode sanglant de l’histoire américaine à une composition naïve et colorée. Photographe et peintre hyperréaliste, Hannes Schmid glorifie l’image du cowboy dans ce qu’elle offre de plus stéréotypé. La transposition de la photographie en peinture confère à sa démarche une connotation historique, comme s’il s’agissait de figer un monde en voie de disparition. Mais le western c’est aussi, et peut-être avant tout, une affaire de décor : c’est ce que rappellent avec humour Maurizio Cattelan et Toiletpaper avec leur cactus phallique. Une ne manière de rappeler a contrario que la conquête de l’Ouest a aussi été écrite par des cowgirls ?
